Voyage à Moudeyres du 5 septembre 2016
Avant l’arrivée au village, nous sommes allés visiter l’étang de Barthes où l’on peut se promener sur l’eau et profiter du temps magnifique que nous avions ce jour là.
Depuis 1997, une partie du massif est en site classé pour son intérêt paysager. Pays d’élevage et de transhumance depuis toujours, l’espace Mézenc fournit avec ses herbages un foin fin et aromatique, propre à engraisser les jeunes bovins. C’est grâce à cette ressource que la tradition du bœuf gras a pu être maintenue.
Par le passé cette auberge a accueilli de grands hommes politiques comme le chancelier allemand Willy Brandt et plusieurs de ses ministres mais aussi des célébrités comme la Princesse du Liechtenstein venant y passer ses vacances et des comédiens comme Jacques Dufilho et Jeanne Moreau pour y tourner le film «Le fou du viaduc»: actuellement de grands cuisiniers de notre région viennent régulièrement au Pré Bossu.
Ce jour là c’était notre tour!
Le clou de la journée était la visite de la ferme des frères Perrel construite au 16ème siècle et classée depuis 1977. Les 2 sympathiques guides nous ont montré avec force détails, la manière et le lieu où vivaient les frères Perrel, jusque dans les années 1974 pour le dernier.
Ce fut pour nous un véritable retour dans un passé pas si lointain, mais qui nous montre à quel point le monde a rapidement et profondément changé.
La pièce contigüe fait office de chambre à coucher pour l’ensemble des frères Perrel et comporte plusieurs lits clos où l’on dort dans une position semi-allongée en raison du risque d’étouffement et pour respecter certaines croyances.
Ces deux pièces très humides avec un sol en pierres posées sur la terre laissent augurer des conditions de vie de leurs occupants et des conséquences sur leur santé.
Les livres pieux, les revues d’époque, les almanachs et même les journaux « intimes » où on notait le temps qu’il faisait et les travaux effectués, tout ceci nous dépeint la vie des gens de cette époque, isolés pendant de nombreux mois d’hiver sur ces plateaux de Haute-Loire, et qui devaient le plus possible vivre en autarcie.
On remarque même dans un verre des pierres à venin, transmises de génération en générations pour leur vertus et leur pouvoir de guérison.
La visite de l’étable a été l’occasion de découvrir certains outils anciens comme le butoir à pommes de terre ou l’araire.
L’araire, ancêtre de la charrue entièrement en bois et dépourvue de roues, était un outil tiré par un animal (vache ,boeuf, cheval) pour préparer le sol aux semis, en creusant des sillons sans retourner la terre. Son origine remonterait au IVème siècle av. J.-C.
C’est en accédant à la grange que l’on découvre toute la technique et la particularité de la couverture en chaume.
C’est la paille du seigle cultivé sur le plateau qu’utilise le « chaumier » pour fabriquer les cloissoux, petites gerbes nouées entre elles et fixées à la charpente avec des liens faits à la main: 4 épaisseurs (soit 40 cm) sont nécessaires pour assurer une bonne étanchéité à la toiture pour une durée de vie de 15 à 30 ans selon le climat.
C’est en fin d’après-midi que nous avons retrouvé notre Forez en gardant à l’esprit qu’il y a encore d’autres beaux villages avec leur particularité à visiter près de chez nous comme Moudeyres et ses belles demeures. Ce sera pour l’année prochaine…
En petit souvenir vous pouvez télécharger le programme de la journée et le menu du restaurant ici.