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Voyage à Moudeyres du 5 septembre 2016

Sur la route de Moudeyresimg_1758-jpg-villageC’est le 5 septembre que l’Association du patrimoine de Salt a emmené ses adhérents découvrir Moudeyres, petit village typique de Haute Loire avec ses maisons couvertes de lauzes et de chaume, situé dans le massif du Mézenc où l’on élève les bovins qui produisent le fameux fin gras du Mézenc.
img_1588-jpg-cafeJeannot et le chauffeurEn cours de route c’est au Perthuis que les 46 participants ont partagé le café-brioche, moment convivial auquel le président Paul Garnier tient tant.

Les étangs de BarthesBallade aux étangs de BarthesAvant l’arrivée au village, nous sommes allés visiter l’étang de Barthes où l’on peut se promener sur l’eau et profiter du temps magnifique que nous avions ce jour là.

Depuis 1997, une partie du massif est en site classé pour son intérêt paysager. Pays d’élevage et de transhumance depuis toujours, l’espace Mézenc fournit avec ses herbages un foin fin et aromatique, propre à engraisser les jeunes bovins. C’est grâce à cette ressource que la tradition du bœuf gras a pu être maintenue.

Etangs de Barthes, les éoliennesEtangs de Barthes, une éolienneTout proche des étangs, nous avons put découvrir le parc éolien et nous approcher jusqu’au pied des 6 éoliennes qui fonctionnent avec un bruissement comparable à un vent léger dans les branchages.
Sortie Moudeyres, ballade dans les boisBallades aux étangs de Barthes, MaryseCe fut en tous les cas l’occasion d’une belle ballade champêtre, ensoleillée et agrémentée de quelques cabotinages… Un heureux souvenir.
Moudeyres - Le Pré Bossuimg_1081-jpg-le-pre-bossuA l’entrée du village se trouve l’auberge du Pré Bossu, charmante demeure construite en pierre locale avec son immense toit de chaume et ses murs à redents. C’est ici que l’on va raviver nos papilles. Accueillis par la patronne dans une salle au charme particulier avec ses vieux meubles et son sol en lauzes vernies nous avons pris le repas et fait honneur au talent du Chef.

Au Pré Bossu, notre tableAu Pré Bossu, notre table (suite)Par le passé cette auberge a accueilli de grands hommes politiques comme le chancelier allemand Willy Brandt et plusieurs de ses ministres mais aussi des célébrités comme la Princesse du Liechtenstein venant y passer ses vacances et des comédiens comme Jacques Dufilho et Jeanne Moreau pour y tourner le film «Le fou du viaduc»: actuellement de grands cuisiniers de notre région viennent régulièrement au Pré Bossu.

Ce jour là c’était notre tour!

Moudeyres, ferme PerrelFerme Perrel - Le GuideLe clou de la journée était la visite de la ferme des frères Perrel construite au 16ème siècle et classée depuis 1977. Les 2 sympathiques guides nous ont montré avec force détails, la manière et le lieu où vivaient les frères Perrel, jusque dans les années 1974 pour le dernier.

Ce fut pour nous un véritable retour dans un passé pas si lointain, mais qui nous montre à quel point le monde a rapidement et profondément changé.

La cuisine avec tous les ustensiles nécessaires (sans électricité) groupés autour du four à pain, de la vaisselle, des placards et tout le mobilier fabriqué localement avec le bois du pays, est le lieu de vie principal.
Ferme Perrel - Le VaisselierFerme Perrel - Le Placard à provisionsLe vaisselier, les placards à provisions, les meubles et même les sabots sur une étagère, tout donne l’impression que les habitants du lieu viennent juste de s’absenter pour un moment… C’est assez émouvant.

La Ferme Perrel - Un lit closLa pièce contigüe fait office de chambre à coucher pour l’ensemble des frères Perrel et comporte plusieurs lits clos où l’on dort dans une position semi-allongée en raison du risque d’étouffement et pour respecter certaines croyances.

Ces deux pièces très humides avec un sol en pierres posées sur la terre laissent augurer des conditions de vie de leurs occupants et des conséquences sur leur santé.

Le Ferme Perrel - Un membre de la famille dans les ordresFerme Perrel - La famille regroupéeDans la chambre, deux photos nous montrent la fierté qu’éprouvaient ces familles d’avoir un de leur membre dans les ordres.
Ferme Perrel - Les chemisesFerme Perrel - Les couturières et dentelièresLes armoires, avec leurs chemises de toile et les nécessaires à dentelle et à couture nous montrent que la chambre ne servait pas qu’à dormir. Les femmes y fabriquaient ou entretenaient les vêtements, dans des conditions de lumière précaires qu’elles tentaient d’améliorer avec la boule, c’est-à-dire la loupe de dentellière, sorte de carafe sphérique pansue en verre transparent relativement fin et remplie d’eau, agissant comme une loupe en rediffusant et amplifiant la lumière d’une chandelle installée à proximité.

Ferme Perrel - La lectureFerme Perrel - Journal personnelLes livres pieux, les revues d’époque, les almanachs et même les journaux « intimes » où on notait le temps qu’il faisait et les travaux effectués, tout ceci nous dépeint la vie des gens de cette époque, isolés pendant de nombreux mois d’hiver sur ces plateaux de Haute-Loire, et qui devaient le plus possible vivre en autarcie.

On remarque même dans un verre des pierres à venin, transmises de génération en générations pour leur vertus et leur pouvoir de guérison.

Ferme Perrel - L'étableFerme Perrel - L'araire et le butoir à pommes de terreLa visite de l’étable a été l’occasion de découvrir certains outils anciens comme le butoir à pommes de terre ou l’araire.

L’araire, ancêtre de la charrue entièrement en bois et dépourvue de roues, était un outil tiré par un animal (vache ,boeuf, cheval) pour préparer le sol aux semis, en creusant des sillons sans retourner la terre. Son origine remonterait au IVème siècle av. J.-C.

Ferme Perrel - Le mur à outilsLa Ferme Perrel - L'escalier à poulesUn mur à outils très complet est préservé dans cette étable. Étable qui comporte également des détails qui nous ont fait sourire, comme le magnifique escalier à poules…

Ferme Perrel - La Grangeimg_1827-jpg-toit-vu-du-dessousC’est en accédant à la grange que l’on découvre toute la technique et la particularité de la couverture en chaume.

C’est la paille du seigle cultivé sur le plateau qu’utilise le « chaumier » pour fabriquer les cloissoux, petites gerbes nouées entre elles et fixées à la charpente avec des liens faits à la main: 4 épaisseurs (soit 40 cm) sont nécessaires pour assurer une bonne étanchéité à la toiture pour une durée de vie de 15 à 30 ans selon le climat.

img_1840-confection-du-cloissouximg_1820-jpg-noeudLa démonstration qui a été faite par un de nos guides montre toute la dextérité du chaumier et les longues heures d’un travail pénible sur des toits à forte pente pour couvrir les toitures souvent imposantes. Jusqu’à plus de 20 000 cloissoux sont nécessaires pour une toiture, dont la confection et la pose peut prendre jusqu’à 15 ans. Après quoi on recommence au début car les années d’humidité, de pluie et de vent ont entretemps endommagé les premiers posés. Un travail permanent…
Les questions et explications données montrent bien dans quelles conditions vivaient les gens du pays moudeyrois là-haut à 1100 mètres d’altitude où souffle la fameuse « burle », vent du Nord qui souffle l’hiver dans le centre-sud de la France à l’est du Massif central sur les plateaux dénudés du Velay, d’Ardèche ou du Forez.

 
C’est en fin d’après-midi que nous avons retrouvé notre Forez en gardant à l’esprit qu’il y a encore d’autres beaux villages avec leur particularité à visiter près de chez nous comme Moudeyres et ses belles demeures. Ce sera pour l’année prochaine…
 
Ferme Perrel - Vue d'ensemble

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En petit souvenir vous pouvez télécharger le programme de la journée et le menu du restaurant ici.

 
Autocar en mouvement (petit)