L’histoire du village
A environ 5 km à l’est de Feurs, en bordure de la route de Lyon, Salt en Donzy se situe en un lieu de transition entre la plaine du Forez et les Montagnes du Matin.
Ce petit pays où se rencontrent deux rivières, la Loise et la Charpassonne, a une histoire qui remonte très loin: 2000 ans d’histoire !
Des sites datant du Second Age de Fer (400 av. J.C. – 29 av JC), explorés à proximité de Salt et de Salvizinet, attestent une occupation antérieure à la période romaine.
En 1970, la présence de vestiges antiques mis au jour au cours des travaux d’aménagement du lotissement communal de la Valette montre que l’habitat gallo-romain était important: puits romains, outils de charpentiers, tessons de poteries, fonds d’amphores, monnaies romaines… Furent également découverts des dalles de voie romaine au Bourg et et une cuve de sarcophage en granite avec inscription grecque à la Varenne.
Ce sarcophage de la Varenne a été signalé pour la première fois en 1851 par l’abbé Roux dans son ouvrage « Recherches Sur Le Forvm Segusiavorvm »: « On voit dans un domaine de M. Du Rosier, un sarcophage qui, je pense, était placé sur la voie antique de Feurs à Salt, et au-delà, de Feurs à Lyon à travers les monts du Lyonnais ». Des précisions sont apportées par A. Bernard en 1858 : « ce monument sert d’auge près d’un puits dans la ferme la plus rapprochée du château de la Varenne ».
Il a été déplacé en 1993 et installé en face de l’église du bourg, à l’initiative de M. Farjon, maire de Salt-en-Donzy à cette époque, où, rempli de terre, il y sert de bac à fleurs.
A l’époque gallo-romaine, Salt était déjà célèbre pour ses thermes alimentés par la source d’eau chaude minérale du « Gour Chaud ». Le rôle important des thermes dans la civilisation romaine et la proximité du Forum Segusiavorum (ancien nom de Feurs) furent sûrement une cause de ce dévelopement du site en tant que complexe cultuel et balnéaire. Salt devint ainsi une petite agglomération regroupée autour de son temple et de ses thermes.
Aujourd’hui la source d’eau tiède à 32°C du Gour Chaud coule dans un pré aux abords de la D10, sur la rive gauche de la Loise. Malheureusement un essai d’utilisation de cette source pour un chauffage central acheva d’endommager le site et à l’emplacement des baignoires primitives fut construit un lavoir.
Conservée sur plus de 9m d’élévation, une partie des anciens édifices gallo-romains a servi de carrière pour les monuments des époques médiévales suivantes, dont le Prieuré qui laisse encore apparaître dans ses murs des parties gallo-romaines.
A l’époque médiévale, Salt en Donzy, fief important devant se protéger des entreprises parfois guerrières des seigneurs voisins, était défendu par un château fort, actuellement en ruines (voir partie consacrée à Donzy).
Jusqu’au milieu du 12ème siècle cette forteresse, Salt, son église et le bourg ne sont pas un bien comtal mais la propriété de l’illustre famille Calvus de Sal (ancien nom de Salt).
A partir de 1018 on trouve des traces écrites concernant Salt dans le cartulaire de l’abbaye de Savigny à l’occasion d’une donation à cette abbaye d’une partie de l’église Saint-Julien de Sal (le reste sera donné ultérieurement) et de sa demeure par Girin Calvus et son frère Jarenton.
Ce bâtiment décrit comme très détérioré deviendra ensuite le Prieuré, dédié à Saint Julien de Brioude.
L’acte de Girin est archivé au musée du diocèse de Lyon et est consultable sur cette page.
En 1494, le Prieuré fut restauré par Philibert de Lavien dont les armes ornent encore la porte de la tour octogonale de cette batisse.
L’histoire de Salt se confond ensuite pendant longtemps avec celle du Prieuré, qui subsiste près de l’église sous la forme d’un grand bâtiment carré aux murs épais et dont la partie Est, portant des traces de fortifications, semble la plus ancienne…
L’Eglise elle-même, d’une belle architecture romane du 11ème siècle, est aujourd’hui une église paroissiale dont l’intérieur a été restauré en 1975, en conservant intacte une partie du 12ème siècle qui n’a pas été remaniée.
Elle possède un choeur roman avec ses ouvertures en plein cintre.
Suivant un arrêté ministériel du 3 novembre 1964, sont inscrits à l’inventaire des monuments historiques le transept et l’abside (y compris le clocher).
Par arrêté préfectoral du 11 juillet 1983, une statue de Saint Alban en bois doré du 18ème siècle est également inscrite à l’inventaire des objets mobiliers classés.
C’est à la fin de l’époque médiévale qu’apparaît le nom moderne de « Salt », interprétée aujourd’hui comme ayant le sens de « sauter » et « jaillir ». Auparavant c’était bien « Sal » qui était mentionné, nom qui ferait allusion à la source salée du Gour Chaud.
Par la suite, sans doute après les guerres de religion, le déclin de Donzy, la forteresse, permettra à Salt, le bourg, de retrouver un vrai rôle de paroisse.
Aujourd’hui Salt est une paisible petite commune du Forez qui peut regarder son passé avec fierté et intérêt…